Réentendre l’hypnotique ballade jazzy de Miles Davis dans Ascenseur pour l’échafaud, se laisser séduire par l’élégance du Voleur, troubler par le désespoir du Feu follet, ou encore bercer par l’escapade du Souffle au cœur : à l’occasion de leur ressortie en salles en copies restaurées par Gaumont, nous sommes très heureux de vous proposer quatre des premiers films de Louis Malle, ce gentleman provocateur qui au croisement de la Nouvelle Vague, du cinéma d’auteur français et du cinéma indépendant américain, s’est attaqué à tous les sujets et a fait fi des interdits et des tabous qui corsetaient la bonne société française.
Louis Malle (1932-1995) naît deux ans après Godard, quelques mois après Truffaut, mais il prend tout le monde de vitesse : à 23 ans, en 1956, il reçoit une Palme d’Or pour Le Monde du silence, (partagée avec le Commandant Cousteau), à 26 ans, le Prix Louis-Delluc pour Ascenseur pour l’échafaud, où la trompette de Miles Davis, rencontré grâce à Boris Vian, sert d’écrin à la beauté de Jeanne Moreau arpentant les Champs-Élysées. La trentaine de films – fictions et documentaires – qu’il tourne en quarante ans témoignent d’une curiosité jamais rassasiée, de scénarios et d’une mise en scène d’une grande subtilité, rendant cette œuvre parmi les plus fascinantes et originales de l’histoire du cinéma français.
ASCENSEUR POUR L’ÉCHAFAUD : Julien se retrouve bloqué dans l’ascenseur après avoir tué son patron, le mari de son amante Florence, qui l’attend…
Une balade nocturne dans Paris bercée par la trompette de Miles Davis avec Jeanne Moreau et Maurice Ronet.LE SOUFFLE AU CŒUR : Laurent, 15 ans, est atteint d’un souffle au cœur. Il part en cure, accompagné par sa mère avec laquelle il entretient un rapport fusionnel…
Chronique adolescente sensible et fine, le film traite de façon inédite un thème tabou : l’inceste. Bouleversant.LE VOLEUR : Désabusé par l’échec de sa vie sentimentale et financière, Georges Randal, un homme de bonne famille, se lance dans une carrière de cambrioleur…
Un film contre la société bourgeoise empoisonnante et moralisatrice. Fascinant !LE FEU FOLLET : Alain sort de cure de désintoxication. Décidé à se donner la mort, il entame une tournée d’adieux…
Adapté du roman éponyme de Drieu La Rochelle, le film traite de manière bouleversante de sujets chers au cinéaste : la solitude et l’introspection.
