Découvrez en avant-première la comédie historique de Jean-Marc Peyrefitte avec Jacques Gamblin et André Dussollier : LE TIGRE ET LE PRÉSIDENT.

1920, les années folles. Georges Clemenceau vient de perdre l’élection présidentielle face à l’inconnu Paul Deschanel, un idéaliste qui veut changer le pays. Mais un soir ce dernier tombe d’un train et se volatilise. Au petit matin, la France cherche son président, une occasion en or pour le Tigre Clemenceau…

Comme le rappelle le film, le Traité de Versailles occupe très largement le débat politique à la fin de la Première Guerre mondiale. Censée construire un nouvel équilibre en Europe, la conférence de la paix s’ouvre en janvier 1919 à Versailles, deux mois après l’armistice du 11 novembre 1918. Dès le départ, Georges Clemenceau, soutenu par l’opinion publique française, entend faire payer l’Allemagne en lui infligeant de très lourdes sanctions : non seulement l’ennemi d’hier est reconnu comme seul responsable des pertes et dommages subis par les Alliés, mais l’Allemagne est amputée d’un huitième de son territoire, condamnée à payer plus de 130 milliards de marks-or au titre des « réparations » et l’armée limitée à 100 000 hommes. Pressentant qu’humilier ainsi l’Allemagne la poussera dans les bras du nationalisme et, à terme, menacera la paix, Paul Deschanel est opposé à la dureté excessive du Traité de Versailles. Mais il ne sera pas entendu.
De leur côté, les Français veulent oublier les privations et tourner résolument le dos à la guerre. Dans un contexte de retour de la croissance économique, la vie culturelle et artistique est en pleine effervescence et la fête est le mot d’ordre pour une jeunesse qui a soif de s’étourdir. Le Paris des Années folles est le haut lieu du surréalisme et André Breton, Robert Desnos et Paul Éluard, influencés par leurs lectures de Freud, donnent libre cours à leur inconscient à travers leurs écrits. Paris se métamorphose au gré des constructions Art déco, les voitures se popularisent, l’électroménager fait son apparition dans les foyers et la mode féminine est révolutionnée sous l’impulsion de Coco Chanel, avec sa coupe « à la garçonne », ses jupes plus courtes et ses vêtements plus confortables. La capitale française attire même les Américains qui fuient le puritanisme et la Prohibition : Joséphine Baker s’impose rapidement comme la vedette du Théâtre des Champs-Élysées.
Sorte de parenthèse enchantée entre les deux guerres mondiales, ces Années folles sont une période d’insouciance, de révolution culturelle et sociale et de libération sexuelle qui ont débuté, comme l’a relevé Erik Satie, « à l’instant précis où le Président Deschanel est tombé du train ».