Chers spectateurs, chères spectatrices, cher.e.s amoureu.se.s de la Culture,

Nous étions tellement prêts… Tellement prêts à rallumer la lampe du projecteur, à mettre les affiches en place, à distribuer un programme qui se voulait festif et résilient…

Nous étions tellement impatients de rouvrir les portes et vous accueillir avec le sourire derrière nos masques, vous nos chers spectateurs…

Nous avions tellement envie et besoin de nous retrouver au cinéma…

Le coup est rude. Car inattendu. Hier après-midi encore, le président de la Fédération Nationale des Cinémas Français jusqu’ici associée par le Ministère de la Culture aux discussions et à l’avancée des décisions, se montrait confiant face à l’absence de signes avant-coureurs…

Toute la profession avait préparé la réouverture au 15 décembre avec le plus grand soin. La société Le Pacte venait d’investir 150 000 € en frais de communication pour la ressortie d’ADN, le film de Maïwenn, sorti seulement deux jours avant le deuxième confinement…

Des séances scolaires étaient prévues au cinéma Pax juste avant les vacances. La Ville du Pouliguen offrait deux séances aux enfants et à leur famille dans le cadre des festivités de Noël. Nous devions participer à une édition Hors Piste du festival des Arcs consacré au cinéma européen indépendant. Nous avions prévu d’être ouverts le 24, le 25, le 31 décembre et le 1er janvier, avec des comédies, un documentaire lumineux et bouleversant, une avant-première alléchante. Nos bénévoles avaient largement répondu présents pour toutes ces dates synonymes de fête…

Hélas, comme depuis le début de la crise sanitaire, les salles de spectacle, les musées et les cinémas sont considérés comme non-essentiels à la vie de ce pays, à son économie, à la santé et au bien-être de sa population…

La Culture est une variable d’ajustement commode pour prouver que le gouvernement ne lâche pas trop de lest, sans contrarier la fièvre consumériste d’un côté, les sacro-saints rassemblements familiaux de fin d’année de l’autre…

Cette décision de maintenir nos lieux fermés est d’autant plus absurde que nous appliquons le protocole sanitaire le plus contraignant qui soit : masque + distanciation physique + spectateurs regardant dans la même direction. Pas un cluster, à l’échelle mondiale, n’a été formé dans une salle de spectacle ou un cinéma !

Ce matin, le sentiment d’injustice prédomine. Un peu d’abattement aussi.

Alors certes, nous avons une date à laquelle nous raccrocher (seule une clause de revoyure est fixée au 7 janvier) mais au vu de la récente déconvenue, nous privilégierons désormais l’emploi du conditionnel à celui du futur.

Aujourd’hui, la seule certitude que nous avons est que nous ne projetterons plus de films en 2020. Rien ne nous empêche cependant de donner rendez-vous à notre public, de nous donner rendez-vous au cinéma d’ici à la fin de l’année pour des revoyures informelles.

C’est pourquoi, nous nous proposons de tenir deux permanences la semaine prochaine : vendredi 18 et samedi 20 de 9h30 à 13h30 et de 14h30 à 18h. Il sera possible d’acheter des cartes d’abonnement (des affiches aussi, peut-être ?) et ainsi soutenir votre cinéma. Et aussi se soutenir les uns les autres. Dans le respect des consignes sanitaires, bien sûr. Nous espérons vous y croiser, même pour un bref « coucou » masqué…

Nous vous souhaitons à toutes et tous, malgré la grisaille de l’époque, des moments lumineux en cette fin d’année et nous vous donnons rendez-vous en 2021 pour de beaux projets, de belles sélections de films et de beaux moments d’échanges ensemble.

Vive le cinéma !